L'essai a été réalisé sur la piste du Thaï-Phong avec de gauche à droite et de bas en haut :
Scalextric (1961), Carrera, Scalextric (2010), AutoArt. Les voitures sont strictement d'origine, les aimants ont été retirés et remplacés par un lest en plomb de taille équivalente. La seule préparation a consisté à roder légèrement les pneus pour améliorer l'adhérence. Chaque voiture a effectué 20 tours chronométrés sur la piste 3 du Thaï, le meilleur temps a été conservé.
1ère Scalextric (2010) : 11"95
La Jaguar D de Scalextric est issue de coffret "Le Mans 55" où elle est accompagnée d'une Mercedes 300 SLR. Des quatre voitures essayées elle est non seulement la plus rapide mais également la mieux finie, hormis les roues qui sont plus fines sur l'AutoArt. La décoration est très fidèle, le pilote parfaitement reproduit et l'éclairage donne une réelle touche de réalisme. Comme toujours les pneus d'origine ne sont pas assez adhérents pour obtenir de bonnes performances. La voiture est bien équilibrée, les jeux de transmission acceptables et le moteur suffisamment puissant pour rouler vite dans les vallons du Thaï-Phong. La décoration est celle de la voiture gagnante de la tragique édition des 24 heures du Mans 1955.
2ème Carrera : 12"79
La version de Carrera est une D "Short Noze", légèrement différente des "Long Noze" de Scalextric et AutoArt. Comme toujours chez Carrera, il faut modifier ou changer le guide pour pour pouvoir rouler sur une piste Scalextric. La reproduction est fidèle, les détails et accessoires sont complets mais moins finement reproduits que sur les autres voitures. Le moteur central est évidemment un avantage pour l'équilibre de la voiture mais il ne permet pas d'installer un pilote et un intérieur complet. Là encore, les pneus trop durs ne permettent pas de passer la puissance. Avec une voiture très préparée (pneus compétition, moteur rodé, guide adapté), il est alors possible de rouler vraiment vite. La décoration est celle de la voiture arrivée seconde des 24 heures du Mans 1954.
3ème AutoArt : 12"89
AutoArt, constructeur chinois connu pour ses modèles statiques au 1/43, présente également quelques voitures de slot racing. Cette Jaguar D "Long Noze" est finement reproduite sur les standards des maquettes de vitrine. Les roues sont magnifiques et percées de véritables trous, de (trop) nombreux accessoires sont chromés, par contre le pilote est ridiculement petit (sans doute issu de la gamme au 1/43ème). Sur la piste le ramage n'est pas à la hauteur du plumage. La voiture grogne, est lente. Le moteur placé très en avant déleste le train arrière et les jeux dans la mécanique résonnent dans la carrosserie. La peinture est nettement trop foncée et tire sur le noir, la décoration moins fidèle que la Scalextric est également celle de la voiture gagnante des 24 heures du Mans 1955.
4ème Scalextric (1961) : 13"69
Comparer un monument historique avec des productions modernes peut sembler osé, mais le slot racing n'est pas sectaire et conduire une voiture de 50 ans d'âge est toujours une joie pour un pilote. Scalextric a reproduit une Type D "Short Noze" dépourvue de la dérive verticale derrière le pilote. L'échelle est plus proche du 1/30ème et la voiture est un peu plus grosse que ses concurrentes modernes. La gravure est fine et les formes réalistes. Le pot d'échappement chromé est la seule pièce rapportée avec le tête du pilote et le pare-brise. Sur la piste le gros moteur RX a une grande inertie, les reprises sont un peu molles mais la vitesse de pointe est très correcte. Le guide très reculé donne une dynamique inhabituelle à la voiture, mais au bout de quelques tours on prend réellement plaisir à faire tourner cette légende du slot racing.
NB : les tâches noires qui apparaissent souvent sur les vieilles Scalextric sont dues à une réaction chimique entre le plastique de la carrosserie et le produit de démoulage des pneus. Ce phénomène est irréversible et les collectionneurs soigneux doivent stocker leurs voitures dépouillées de leurs pneus pour éviter, ou ne pas amplifier le problème.